Présidentielles et législatives : un engagement raisonné en faveur du Front de Gauche
vendredi 20 avril 2012
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Dans deux jours auront lieu les élections présidentielles. Elles seront suivies, ne l’oublions pas, par les élections législatives, au moins tout aussi importantes, sinon plus. Face au Front de Gauche, d’aucuns préconisent l’abstention ou le « vote utile ».
L’abstention parce que le Front de Gauche n’est « pas assez ceci » ou « pas assez cela ». Que leurs critiques soient fondées ou non, c’est oublier l’essentiel : quel que soit le résultat à l’issue du second tour (vraisemblablement Hollande) c’est une politique libérale qui sera mise en place.
Dès lors, plus le Front de Gauche aura de voix au premier tour des présidentielles, plus il pourra peser sur la politique libérale de Hollande et l’obliger à infléchir cette politique vers la gauche. C’est une évidence : pour les tenants de la lutte des classes, le vote utile c’est le vote Mélenchon.
Certes, il y a beaucoup à dire et redire sur le Front de Gauche, mais il est indéniable que pour la première fois depuis des décennies il a réussi à rassembler et à impulser une dynamique de combat et d’espoir. Critiquer est toujours une activité saine et constructive, à la condition que la critique ne stérilise pas l’action en la paralysant. Car n’oublions pas que le vote n’est qu’un des moyens de l’action et ne saurait en aucun cas se substituer aux autres moyens : le vote n’est pas une fin en soi. C’est avant tout dans la rue, dans l’action syndicale et politique, après les élections, que nous obligerons Hollande à revoir sa copie.
Si le PS appelle aujourd’hui au « vote utile », c’est-à-dire à voter Hollande dès le premier tour, ce n’est certes pas de crainte que se reproduise le scénario de 2002. L’écart entre lui et Le Pen est trop important, même en tenant compte des marges d’erreur, pour qu’il y ait un réel danger. En outre, la progression du Front de Gauche n’a aucunement entamé l’électorat de Hollande. S’il appelle au vote soi-disant utile, c’est bien pour affaiblir l’influence du Front de Gauche sur sa future politique libérale, celle que Hollande veut mener, avec son cortège de restrictions.
Quoi qu’il en soit, les impératifs sont clairs :
- Faire barrage à Le Pen : le vote dès le premier tour en faveur de Mélenchon est le seul susceptible de mettre sur la touche le parti de la famille Le Pen, si dangereux pour tous les travailleurs et pour l’avenir de tous. Si Le Pen arrive en troisième position, elle confortera ses thèses racistes et xénophobes. Entre autres…
- Virer Sarkozy : il n’est nul besoin de rappeler tous les méfaits perpétrés depuis 5 ans par Sarkozy et ses sbires. Virer Sarkozy, c’est aujourd’hui à notre portée.
- Continuer tous les combats pour la reconstruction de la gauche : dans l’hypothèse, assez probable aujourd’hui, de l’élection de Hollande, il faudra continuer à combattre pour obliger son gouvernement libéral à infléchir nettement ses orientations à gauche. Les luttes principales se feront au niveau des circuits de production, c’est-à-dire sur les postes de travail. Cette bataille-là sera syndicale et devra se faire contre un gouvernement qui se dit à gauche. A gauche de la droite, certes, mais certainement pas sur des positions de gauche, c’est-à-dire de lutte des classes. La bataille politique quant à elle, indissociable de la bataille syndicale, et en dehors du soutien nécessaire aux luttes syndicales,visera plus particulièrement à amplifier la formidable dynamique initiée par le Front de Gauche. Enfin, la bataille idéologique qui englobe toutes les luttes, la bataille des idées progressistes basées sur le principe de la lutte des classes, devra être d’autant plus poursuivie que l’on peut compter sur le PS pour brouiller les cartes, notamment en faisant passer pour des idées « de gauche » des mesures qui ne seront que des mesures d’accompagnement du capitalisme.
Dans « l’après-Sarkozy », les forces du Front de Gauche auront tout intérêt à rester unies, sans pour autant renier leurs positions spécifiques.
En tout état de cause, et avec tout le doute raisonnable que l’on peut avoir, il apparaît que la conduite à tenir est claire :
Voter Mélenchon au premier tour,
virer Sarkozy au second,
voter Front de Gauche aux législatives,
et continuer la lutte sur tous les fronts.
Bernard Giusti
Secrétaire Général Adjoint CGT Cochin
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