Syndicat CGT Hopital COCHIN

Poste 11167

Loin des beaux discours, les Aides- Soignants s’épuisent pour soigner les Patients Agées

vendredi 8 mars 2019 par Brigitte, AS

Pour la plupart des gens, le repas est un moment de lien social et de plaisir.

Dans nos hôpitaux de long séjour à l’APHP, les Aides-soignants essaient tous les jours de maintenir le rôle essentiel de ce moment de la journée dans la vie des résidents.

Avec des AS toujours en sous effectifs, cela devient une épreuve.

En effet, par exemple à la collégiale (APHP) depuis plusieurs semaines, on ne dénombre souvent que 3 Aides-soignants le matin pour 40 patients. Parmi ces patients, 18 patients nécessitent une aide pour manger.

Cela représente 6 patients par Aide-soignant pour l’aide au repas.

Le repas est servi logiquement vers midi vingt. La table est débarrassée vers 13h30.

Pendant ce laps de temps, chaque AS devra faire manger 6 patients très âgés et dépendants.

Cela représente moins de 10 minutes par patient.

C’est à dire qu’en 10 minutes, une personne âgée sera obligée de manger l’entrée, le plat principal et le dessert à quoi s’ajoute souvent un traitement médicamenteux !

Pour une personne souvent nonagénaire et parfois centenaire, c’est une véritable épreuve.

10 minutes pour manger, c’est déjà un rythme anormal pour une personne jeune. Cela devient insupportable pour les résidents âgés de nos hôpitaux de long séjour.

Comment parler de bien -traitance dans ce contexte ?

Pourtant, ce calvaire se répète tous les jours dans les établissements de longs séjours soumis aux règles d’économie de Santé imposée par nos gouvernements libéraux.

Derrière le discours vertueux prônant le respect des ainés que nous répètent nos ministres, la réalité de misère humaine consécutive de la prise en charge dans ces conditions déplorables de sous effectifs fait ressortir leur hypocrisie.

La colère que nous ressentons en tant que soignants, s’exprime après avoir tant de fois alerter, en vain, nos directions sur ce désastre quotidien.

Le découragement prend le dessus et la fuite loin de cet enfer est l’issue la plus fréquemment empruntée par les collègues.

La pénibilité associée à cette surcharge de travail épuise nos collègues qui n’ont même plus le temps eux même de manger quand ils sont au travail.

Le sous-effectif nourrit le sous-effectif pendant que les directions et les responsables de la Santé se nourrissent de beaux discours sur la solidarité intergénérationnelle et le respect des anciens !

La CGTCOCHIN ne baisse pas les bras et lutte tous les jours pour que les agents puissent travailler avec des effectifs suffisants et dans la bientraitance