Syndicat CGT Hopital COCHIN

Poste 11167

Mélenchon ou Roussel ?

dimanche 20 décembre 2020 par Bernard Giusti Ancien Secrétaire Général Adjoint

Les militants communistes et leurs sympathisants se divisent aujourd’hui sur la question de savoir qui soutenir aux prochaines élections présidentielles.
Au sein du PCF, certains optent pour ce qu’ils appellent un « vote utile » en soutenant Mélenchon et le regroupement de la France Insoumise, plus aptes à leurs yeux à faire barrage au capitalisme sauvage et au fascisme.
Dans ces partisans du « vote utile », on retrouve des socialistes déguisés en communistes, qui s’appuient sur ce qui serait l’incapacité actuelle du prolétariat à se mobiliser massivement pour changer le système. Par conséquent, ils en concluent que mieux vaut, « pour l’instant » (temps évidemment indéterminé), se placer au mieux dans le système « pour le combattre de l’intérieur ». Ce qui revient en réalité à s’accommoder du capitalisme et à l’accompagner pour tenter d’arrondir les angles. Position socialiste s’il en est qui ne remet rien en question et laisse les mains libres au capitalisme quant à l’exploitation du prolétariat. Il s’agit ni plus ni moins que de mettre en place une collaboration de classe qui « ne mène qu’à une seule chose : désarmer les travailleurs dans la défense de leurs intérêts et provoquer la division en leur sein ». (Henri Krasucki)



C’est bien ce que fait Mélenchon, et c’est bien la conséquence de ce qu’il fait.
D’autant que pour ces camarades attiré(e)s par les sirènes du « vote utile » il ne reste dès lors qu’un objectif : tenter d’obtenir des postes, les meilleurs possibles, dans le regroupement hétéroclite de la FI afin d’influer tant que faire se peut sur une politique qui ne sera de toute façon que réformiste, et non révolutionnaire. C’est-à-dire, s’il faut le répéter, qui ne visera jamais à renverser le système capitaliste mais à en limiter les effets. En attendant sans doute que les tenants du capitalisme sauvage reprennent le pouvoir…



A qui profite le « vote utile » ? La réponse est claire : le « vote utile », c’est ce qui a amené Hollande au pouvoir, et on a vu ce que ça a donné. Le « vote utile », c’est ce qui a amené Macron au pouvoir, et on voit ce que ça donne. Car un certain nombre de camarades ont voté Macron aux dernières élections pour, disaient-ils, « faire obstacle à Le Pen et au fascisme ». Pour citer Churchill : « Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre. » En l’occurrence, ils ont eu Macron qui, avec ses lois liberticides, déroule le tapis rouge au fascisme.



Dès lors que l’on se reconnaît en tant que communiste, il y a des principes fondamentaux avec lesquels on ne saurait transiger, dont le principal, celui de la lutte des classes. Car « …la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse : renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasement. » (H. Krasucki) Et pour paraphraser Henri Krasucki, je dirai que c’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondé le PCF.



Plutôt que de se dissoudre dans la nébuleuse hétéroclite de la FI avec à sa tête quelqu’un qui reste un partisan de l’économie libérale (c’est-à-dire capitaliste), je choisirai Fabien Roussel et le PCF, car ce dont ont besoin les travailleurs pour défendre leurs intérêts de classe, c’est d’un parti qui affirme ses valeurs et dont l’objectif doit être de renverser le système capitaliste et de le remplacer.



Bernard Giusti
Ancien SG adjoint CGT Cochin



http://bernardgiusti.over-blog.com/2020/12/melenchon-ou-roussel.html