La Direction a organisé une réunion de négociations suite au préavis de grève déposé par la CGT SANTE et la CGT-COCHIN avec les Manip radios le 19 novembre 2019.
De nombreux collègues des services de radio de COCHIN se sont déplacés.
Les revendications ont été séparées en deux catégories :
-Les revendications dépendant directement du statut, qui dépendent du ministère de la santé et qui ont été portées par la CGT santé auprès des services de BUZIN.
-Les revendications locales ont déclenché une réponse de la Direction locale.
Tout d’abord, il y a un constat partagé par la Direction d’un sous-effectif dramatique dans ce secteur.
Les collègues ont fait part de leurs difficultés dans ce contexte au sujet de la sécurité des patients . En effet , la cadence trop élevée des examens et l’absence physique de professionnels à certains postes du fait du manque de recrutement ne favorisent pas la qualité des soins.
Cela entraine aussi un épuisement professionnel. Les jeunes manip-radios, dès qu’ils ont acquis une expérience quittent l’APHP, déçus par les mauvaises conditions de travail.
Les professionnels de ce secteur constatent aussi que leurs collègues, à compétence égale, en dehors de l’APHP et de l’hôpital COCHIN, sont mieux rémunérés (une différence de 1000 euros est constatée par certains).Ils demandent un ensemble de dispositions destinées à pallier cette différence.
Ils demandent aussi un accès plus aisé à des formations choisies par eux même et non imposées par leur hiérarchie.
D’autre part , les manip-radios encadrent tous et tout le temps des étudiants. Ils demandent donc que chaque professionnel encadrant les étudiants ait droit à la prime de tutorat.
La Direction répond à chaque fois par des points réglementaires. Les aménagements que proposent la Direction des ressources humaines restent toutefois assez vagues et insuffisants.
La Directrice souligne aussi que les agents de l’APHP sont soumis au devoir de subordination. Notamment, elle ne veut pas que les "codages" soit négligés.(Le "codage" est une démarche administrative permettant de coter les actes pour quantifier une activité. Cette démarche artificielle est chronophage, elle se fait au dépend des soins prodigués au patient dans le contexte de la radio. Elle est liée à la T2A, largement critiquée aujourd’hui).
L’encadrement de la radio reprend les propos de la Directrice en citant un passage du décret professionnel qui règit la profession de manip radio qui oblige les professionnels à assurer une traçabilité de leurs soins.
La CGT COCHIN et des collègues radio déplorent le dévoiement du sens du mot traçabilité extrait du décret. En effet , dans le décret, il est exigé, par le législateur , une traçabilité technique de soin, en aucun cas une traçabilité financière. Or cette traçabilité technique est faite et n’a aucun rapport avec le "codage".
Les collègues Manip-radio alertent de nouveau la DRH sur le manque de temps dû aux sous effectifs les contraignant de faire des choix pour assurer la sécurité des patients !
Il y a un contraste évident entre les priorités de professionnels de santé qui privilégient la qualité des soins et la sécurité des patients et, face à eux, la Direction qui place au centre de ses préoccupations ce "codage" qui n’a qu’un impact budgétaire, dans un système largement remis en question par les responsables politiques aujourd’hui !
Les négociations se clôturent sur ce différend.
Le mot d’ordre de grève est maintenu.
La CGT COCHIN organise un piquet de grève à partir de 6h45 au local CGT COCHIN.