Syndicat CGT Hopital COCHIN

Poste 11167

Le report de la fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu continue à semer la zizanie médicale

lundi 15 juillet 2013 par Bernard Giusti Ancien Secrétaire Général Adjoint

12/07/13 - 17h41 - HOSPIMEDIA
 
Après la réaction particulièrement virulente ce 11 juillet du Pr Loïc Capron, président de la Commission médicale d’établissement (CME) de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), soutenu en tout point par la collégiale des chefs de service des urgences du CHU francilien et le président du conseil de surveillance, le député socialiste Jean-Marie Le Guen, la décision prise la veille par Marisol Touraine de reporter la fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu continue à s’attirer les foudres de la communauté médicale (lire nos sujets du 10/07/2013 et du 11/07/2013). Pour Convergences Hôpitaux publics (HP), ce décalage crée ainsi "une véritable situation à risque" pour une position gouvernementale "pouvant être perçue comme un signal d’intérêt catégoriel, voire démagogique, disqualifiant les responsables" du CHU francilien, s’élève l’intersyndicale par communiqué.

Justement, les deux responsables médicaux du projet de Nouvel Hôtel-Dieu (NHD), les Pr Jean-Yves Fagon et Pierre Lombrail, rappellent également par communiqué que la fermeture des urgences résultait pourtant "d’un long processus de préparation et d’une large concertation". Aussi, la "demande abrupte" formulée par la ministre des Affaires sociales et de la Santé ignore, à leurs yeux, ce travail collectif passé "qui a abouti à proposer une offre bien plus sûre et adaptée que le maintien de l’actuel Service d’accueil des urgences (SAU)". Le projet de NHD étant par la même "gravement mis en péril", les deux praticiens se refusent à "voir sacrifier cette dynamique de transformation".

Face à cela, l’Union syndicale de la psychiatrie (USP) salue, au contraire, la prise de position de Marisol Touraine, exigeant cependant l’annulation pure et simple de la fermeture des urgences et non un simple décalage électoral. Un appel qui fait écho aux réactions ces 10 et 11 juillet de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF), de la CGT et Sud Santé. Au passage, "la question de la légitimité de l’institution AP-HP et de ses instances de direction est aujourd’hui remise en cause", complète ce vendredi l’AMUF par communiqué : "Il est temps d’écouter les personnels de terrain ! Les "experts" ne possèdent pas forcément la vérité et leur objectivité peut être largement contestée quand ils sont juges et parties. C’est notamment le cas d’un certain nombre de chefs de service d’urgence, mais aussi d’autres spécialités, qui espèrent récupérer les "dépouilles" des urgences de l’Hôtel-Dieu".

Quant au Comité de défense des hôpitaux et maternités de proximité (CDHMP), il espère lui aussi par communiqué que le report sera dorénavant suivi "d’un véritable débat démocratique (…) prenant en compte le projet alternatif porté par le comité de soutien" de l’Hôtel-Dieu. Ce dernier avait été jugé incompatible par le bureau de la CME le 26 juin dernier (lire notre bref du 04/07/2013).

Thomas Quéguiner

http://abonnes.hospimedia.fr/articles/20130712-offre-de-soins-le-report-de-la-fermeture