Syndicat CGT Hopital COCHIN

Poste 11167

Criminalisation de l’activité syndicale de la CGT à l’Hôpital Cochin

jeudi 1er avril 2021 par Aglawen Vega Secrétaire Générale

Paris, le 24 mars 2021,

Objet : criminalisation de l’activité syndicale de la CGT à l’Hôpital Cochin

A l’attention du Directeur Général de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris,

Depuis plusieurs mois maintenant, les délégués CGT de Cochin subissent de multiples obstructions à leur activité syndicale.

Ainsi la Direction de Cochin n’a pas hésité à convoquer une infirmière de bloc opératoire du service de chirurgie ambulatoire, Madame Anne-Frédérique JOURDAIN-DARNET, déléguée CGT Cochin, élue au CTEL, élue à la CLSIRMT et à la CCSIRMT, pour un entretien disciplinaire. Cette convocation indiquait comme motif un abandon de poste à une date et heure où cette même déléguée assurait son travail syndical devant la direction de Cochin au cours d’une réunion de négociations avec les soignants du bloc d’ophtalmologie car il y avait un mouvement dans ce service.

La CGT Cochin vous avait également alerté sur la discrimination syndicale dont étaient victimes nos délégués du service du brancardage par un mail en date du 19/06/2020. Nous vous expliquions notamment que la cadre de ce service refusait catégoriquement de poser les journées fixes de permanence syndicale de Yannice THRASIBULE, délégué CGT du brancardage, refus déjà dénoncé par nos soins par un mail du 10/10/2019 et qui poussait notre délégué dans une impasse professionnelle. Ce même délégué avait subi un acharnement de cette même cadre en étant carrément supprimé de la feuille de présence de l’équipe et positionné sur une feuille à part de l’équipe. Dans le même temps, ce délégué devait subir sans cesse, devant ses collègues, des reproches et dénigrements concernant son appartenance syndicale.
Enfin, ce délégué CGT a pris connaissance le 24/09/2020 de son évaluation négative et de sa note de 2019 sans jamais avoir été reçu en entretien malgré ses demandes auprès de la direction de Cochin.
Malgré maintes alertes par mail de la CGT Cochin auprès de la direction de Cochin, cette cadre a été laissée en place pendant plus de deux ans.

Aujourd’hui, la direction multiplie les convocations et les motifs envers un aide-soignant de la Maison des Ados, Nicolas REMBERT délégué CGT Cochin, membre du CHSCT, élu au CTEL, élu à la CLSIRMT, pour un entretien disciplinaire. Cette même direction n’hésite pas à positionner ce délégué CGT dans une impasse professionnelle en lui refusant un détachement syndical le jour de sa convocation au motif que son absence aurait pour conséquence de compromettre la qualité et la sécurité des soins. Cette même direction qui n’hésite pas ensuite à lui reprocher de ne pas s’être absenté du service pour honorer cette même convocation !

Quant au contenu même du rapport circonstancié qui sous-tend cette convocation, il décrit une intervention de notre délégué dans le cadre de ses prérogatives de membre titulaire du CHSCT. Cet aide-soignant avait été appelé par des soignants du service du bloc Ollier qui sollicitaient son aide dans un contexte de sous-effectif qui compromettait leurs conditions de travail ce jour-là et leur sécurité. La direction de Cochin n’a pas hésité à solliciter le personnel d’encadrement pour monter des accusations contre ce délégué CGT Cochin, faisant totalement fi de la notion de sujétion hiérarchique de ces témoins. Les agents de ce service étaient tellement choqués par ces accusations qu’ils n’ont pas hésité à s’engager personnellement en signant leur témoignage en totale contradiction avec les faits avancés par la direction.

Cette même direction n’a pas hésité à présenter un rapport sur le fait que Monsieur REMBERT avait baissé son masque pour boire un café à l’entrée de la salle se soins alors même que cette pratique était partagée par toute l’équipe de ce service depuis le début de la crise Covid et que l’encadrement a laissé perdurer cette pratique pendant 17 jours après les faits dénoncés par ce rapport. Encore une fois seul Monsieur REMBERT, délégué CGT, a été l’objet d’un rapport et a été convoqué en disciplinaire, caractérisant ainsi une iniquité de traitement.

Parallèlement, la CGT Cochin n’a eu de cesse d’alerter la direction par plusieurs mails et par une intervention en CHSCT sur le fait qu’un agent à la régulation du brancardage refusait de porter son masque à son poste de travail alors même qu’elle côtoyait de près de nombreux collègues qui n’ont eu de cesse de protester auprès de leur encadrement, en vain. Pourtant, la direction a laissé perdurer cette situation dangereuse pendant de nombreuses semaines même après la convocation de Monsieur REMBERT.

La Direction a poursuivi son acharnement envers Monsieur REMBERT le 22/03/2021 alors que ce dernier menait sa mission de membre titulaire du CHSCT lors d’une visite CHSCT programmée ce jour-là après deux reports successifs de la part de la Direction. Le report de date du 18/03/2021 était donc parfaitement connu de la Direction. La Directrice des ressources humaines n’a pas hésité à interrompre Monsieur Rembert lors de sa mission pour le CHSCT et à l’interpeller sur son absence dans son service le même jour !

Dans le même temps, la Directrice des ressources humaines a décidé de se couper de ses agents et de leurs représentants en s’enfermant dans son bureau par une serrure à clef Salto*, seul bureau de la DRH a en être équipé désormais, rendant tout dialogue social impossible. Ce comportement dénote un mépris certain non seulement pour les représentants CGT mais aussi pour l’ensemble du personnel de Cochin.

La Présidente du CHSCT de COCHIN a de même tenu à faire référence à la DAJ (Direction des affaires juridiques) lorsque le secrétaire de l’instance du CHSCT , François SENAC(qui est mandaté par la CGT à cette instance), lui a soumis une version de l’ordre du jour qui lui semblait découler des échanges relatifs à cet ordre de jour. Le secrétaire d’instance CHSCT, François SENAC a vu dans cette référence à la DAJ, qui prenait place dans un mail peu cordial, une tentative d’intimidation.

Je ne cite que les faits les plus graves mais bien d’autres attaques ont eu lieu à l’encontre de représentants CGT élus dont leur succession ne fait que prouver cet acharnement que la direction porte envers les délégués CGT de Cochin.

Les élus de la CGT Cochin sont pleinement dans leur rôle lorsqu’ils portent auprès de la direction les alertes et les revendications du personnel. Maintenant, si la direction de Cochin se sent agressée et pense qu’on leur manque de respect à chaque fois que nous revendiquons pour les agents, sachez bien, Monsieur le directeur, que ce n’est aucunement le but de la CGT Cochin. Par leurs voix nombreuses aux dernières élections professionnelles, les agents de Cochin nous ont fait confiance pour porter leurs revendications. Si nous ne le faisions pas, ce serait une trahison envers ces agents.

Ces convocations abusives et répétées marquent de la part de la direction une volonté de criminalisation de l’action syndicale au sein de l’APHP et donc une volonté de faire taire les revendications des agents de l’APHP.

Forts de tous ces éléments nous vous laissons juge, Monsieur le Directeur Général, et vous demandons de bien vouloir intervenir auprès de la direction du GHT afin de mettre un terme à ces attaques et qu’un dialogue social serein et constructif puisse se rétablir avec la CGT Cochin. Faute de quoi, la CGT Cochin et les agents se feront entendre par d’autres moyens.

Aglawen VEGA, Secrétaire générale de la CGT Cochin.