Syndicat CGT Hopital COCHIN

Poste 11167

L’aumône selon Saint Macron

mardi 18 septembre 2018 par Bernard Giusti Ancien Secrétaire Général Adjoint, Marise Dantin Ancienne Secrétaire Générale


Le 13 septembre, Macron a annoncé son « plan de lutte contre la pauvreté ».
Napoléon III, en son temps (1844) avait déjà, lui aussi, « planché » sur le sujet en écrivant « De l’extinction du paupérisme en France ». A l’époque déjà, il s’agissait d’un fatras démagogique.
En effet, comme en 1844, les « mesures » de lutte contre la pauvreté de Macron sont vidées de tout sens par une politique axée sur l’enrichissement des plus riches. Le mot d’ordre de Macron et ses amis pour les financiers et les patrons est le même : enrichissez-vous. Dès lors, les « plans de lutte contre la pauvreté » sont avant tout des effets d’annonce vouées à l’échec.
Macron déclare qu’il va affecter 8 milliards d’euros en 5 ans aux 14% de pauvres en France. Rien à voir avec les dizaines de milliards offerts depuis mai 2017 aux 100 familles les plus riches de France !
Ces 8 milliards seront distribués avec une grande parcimonie. L’aumône c’est bien, disent-ils, à condition que les pauvres soient méritants ! Ils devront s’engager, pour recevoir de quoi survivre, à accepter n’importe quel emploi… Par exemple, cet horticulteur que Macron envoyait soit sur les chantiers de construction, soit dans l’hôtellerie. Pas d’erreur, en dépit des discours de Macron qui prône le développement personnel, les pauvres non pas le choix.
Mais d’où viennent ces 8 milliards ? Pas difficile : augmentation de la CSG pour tous les retraités (considérés comme riches à partir de 1200 euros/mois !), baisse de l’APL, baisse des prestations sociales en créant le revenu soi-disant universel, gel du salaire des fonctionnaires depuis plus de 10 ans… Macron redistribue donc une petite partie de ce qu’il vole au peuple.
L’autre partie va en cadeaux fiscaux pour les plus riches. En dehors des dizaines de milliards qu’il leur a donné, il y a ce qui ne rentre plus dans les caisses de l’Etat et que nous devons payer, nous les plus modestes : dépénalisation de l’évasion fiscale, non indexation des charges sociales sur l’inflation, suppression de l’impôt sur la fortune (ISF), taux d’imposition unique sur tous les hauts revenus (plus ils gagnent d’argent, moins ils paient d’impôts !), sans oublier bien sûr la déréglementation du marché du travail qui permet de payer moins les employés (avant de pouvoir les virer sans avoir à en justifier).

Avec son plan pauvreté, Macron ne fera qu’aggraver la précarité des plus pauvres et des plus modestes, tout comme en son temps l’avaient fait Napoléon III et les milieux d’affaires qui le soutenaient. Nul doute que les mêmes causes (la rapacité des plus riches) produiront les mêmes effets (l’aggravation de la pauvreté en France).

Marise Dantin & Bernard Giusti