Syndicat CGT Hopital COCHIN

Poste 11167

Congrès de la CGT Cochin du 4 octobre 2018 : un succès renouvelé !

vendredi 5 octobre 2018 par Bernard Giusti Ancien Secrétaire Général Adjoint

Hier 4 octobre s’est tenu le Congrès de la CGT Cochin. Dans une ambiance chaleureuse et fraternelle, de très nombreux syndiqués se sont réunis afin de partager leurs difficultés au travail et de manifester leur désir de lutter plus encore contre les politiques scélérates de la Santé publique : privatisation, mise en place des Territoire de Santé, flexibilité et mobilité imposées, dégradation généralisée des conditions de travail, sous-effectifs programmés, mise en danger des patients et des agents... La liste est longue ! D’autant que se rajoutaient les "réformes" de Macron et ses sbires instituant une régression sociale généralisée : disparition programmée de la Sécu, remise en cause de l’existence même des retraites avec l’instauration des retraites par points, appauvrissement de la population, blocage de l’avenir des jeunes... Encore une liste qui n’en finit pas.


Marise Dantin, Secrétaire Générale de la CGT Cochin, et Bernard Giusti, Secrétaire général Adjoint, ont ouvert la journée par des discours d’analyse et de combat, sous la Présidence du Congrès assurée par Aglawen Vega.


Discours de Marise Dantin :

"Bonjour à toutes et à tous et merci d’être là aujourd’hui.
Dans les mois qui viennent l’APHP prendra un véritable virage et se rapprochera du modèle du privé. C’est une véritable fuite en avant. Sous prétexte de redresser la situation financière de nos hôpitaux il s’agit pour l’APHP de s’adapter au discours de l’efficience demandé par le gouvernement Macron. Créer l’hôpital-entreprise.
Inutile de dire que ce sont les patients et les personnels qui paieront ces efforts car le manque de souci de tous ces penseurs sur les conditions de travail et sur les efforts fournis par le personnel ne les gêne aucunement. On connait déjà les ravages de la nouvelle organisation mise en place en 2016 avec la généralisation de la grande équipe, la mutualisation des postes au niveau des pôles, les changements incessants de plannings, la limitation des remplacements par le pool ou l’intérim. Tout cela a détruit la solidarité au sein des équipes.
Vient aussi la mise en place des GHT (groupe hospitaliers de territoire) qui pourront avoir jusqu’à 20 établissements. Inutile d’être devin pour deviner que cela conduira à la mobilité et la flexibilité du personnel médical et paramédical afin de faire encore plus d’économie. Le personnel devra remplacer au pied levé l’IDE ou l‘AS et même le médecin dans un des établissements du GHT. Cela sonne le glas de la fin de notre statut.

Il leur aura fallu 2 décennies pour se rendre compte que la T2A ne faisait que plonger les hôpitaux dans un déficit insurmontable. Donc la T2A est supprimée et la mise en place de l’ambulatoire prend la suite avec à l’avenir 7 patients sur 10 qui seront pris en charge par cette nouvelle organisation. Tourtes ces transformations sont prévues pour 2019. Comme dans le privé le DG prévoit de faire fusionner les instances CHSCT et CTLE afin de réduire le nombre de syndicalistes et cela pour tout le GHT. D’ailleurs de nouvelles élections auront lieu fin 2019. Il est prévu aussi l’embauche de personnel sous contrat dans les 3 versants de la fonction publique. Le ministre de la fonction publique vient d’annoncer la suppression de 50 000 postes cette année car dit-il un grand nombre de fonctionnaire partent en retraite cette année. Ce sont les prémices de la privatisation de tous les services publics, car il faut tout moderniser, mais on se demande comment. Pour faire encore plus d’économies le gouvernement a décidé de pister les arrêts maladie, « les arrêts courts sont toujours suspects ». Mieux vaut ne pas attraper une « gastro »ou une « grippe » sous peine d’être suspecté de fraude par la Sécurité Sociale.

Pour la retraite une grande réforme est prévue dans les jours qui viennent. Macron va supprimer tous les régimes actuels et les remplacer par un « système universel par points » ; notre retraite sera calculée en fonction de la valeur du point. Nous ne découvrirons le montant de notre retraite qu’au moment du départ. Celle-ci sera fluctuante selon les données économiques et démographiques. C’est-à-dire que tous les ans le gouvernement décidera de la valeur du point donc notre retraite ne sera plus en fonction de nos derniers salaires elle dépendra du bon vouloir des décisions politiques du gouvernement. Inutile de dire que nos pensions seront tirées vers le bas. Après avoir fait voler en éclat le code du travail qui était le seul rempart de protection pour les salariés vis-à-vis du patronat, c’est 60 ans de progrès social qu’il vient de rayer pour tous les français.

Ce gouvernement veut nous faire croire qu’il combat la pauvreté et les inégalités.

Après le tour de vis sur les APL et sur les pensions des retraités, les 1,7 % d’augmentation sur les produits de première nécessité, la suppression des emplois aidés, la dégressivité des allocations chômage, c’est plus de 8 milliards que le gouvernement nous a volés. Il va en rendre une petite partie aux plus défavorisés sous certaines conditions.
Le pognon dingue des milliardaires n’en finit pas de faire des petits, le montant cumulé des 100 familles les plus riches de France a été multiplié par 2, cela représente 30 % du PIB de la France. Le président de la république a pris toutes les mesures pour que les premiers de cordée se gavent davantage en supprimant l’ISF (impôt sur la fortune) , l’EXIT TAXE ( pouvoir planquer son argent dans les paradis fiscaux sans aucune sanction) et la FLAX TAXE ( un taux forfaitaire d’imposition quel que soit ses revenus).

Macron est plus que jamais le président des riches. Il a livré la France aux multinationales et aux actionnaires.
Tant que le capitalisme aura le pouvoir il attaquera toujours les acquis du peuple.

NOUS AVONS TOUS LE MEME ENNEMI :
LE CAPITALISME ET CEUX QUI SONT A SON SERVICE
"


Discours de Bernard Giusti :

"Chers camarades,

Merci d’être venus aussi nombreux aujourd’hui pour participer à notre Congrès de la CGT Cochin. Votre nombre témoigne de la force de notre syndicat. C’est important, car comme vous le savez un rapport de force favorable est essentiel pour défendre au mieux les intérêts et les droits des travailleurs. Et si la CGT Cochin est aujourd’hui sur le terrain l’un des syndicats les plus efficaces de la Santé, c’est grâce à notre nombre, à notre union et à notre solidarité.
Cependant, nous le savons, notre syndicat, aussi fort soit-il, doit faire face à une situation politique marquée par la rapacité de la bourgeoisie.

Marise vient de vous brosser un tableau de ce qui nous attend, de ce qui attend notre hôpital, et plus généralement de l’ensemble de nos hôpitaux et de notre système de santé. Et oui, notre ennemi, notre ennemi mortel, c’est bien le capitalisme. Ce système mis en place par les patrons et les financiers n’aura de cesse de nous priver de tous nos droits élémentaires, nous refuse le droit à une vie décente, nous interdit de bénéficier des fruits de notre travail, et fait en sorte que nos enfants soient condamnés à travailler pour enrichir les plus riches. C’est ce système que nous devons combattre et renverser.
La bourgeoisie, avec le concours des politiciens, nous impose une politique qui ne sert que ses seuls intérêts. La question que l’on peut se poser est de savoir qui nous gouverne. Les Macron, Merkel, Trump et autres ne sont que des instruments aux mains des véritables décideurs. Qui sont-ils ? C’est cette oligarchie internationale composée d’environ 350 familles qui, à elles seules, possèdent plus que ce que possède la moitié de toute la population mondiale ! Leurs fortunes se compte en centaines de milliards, et certain d’entre eux engrangent des bénéfices supérieurs aux budgets de plusieurs pays.
Voilà ceux qui décident des politiques qui nous sont imposées. Lorsque l’on vous parle d’austérité, cela signifie que cette bourgeoisie internationale va faire encore plus de profit à vos dépens. Lorsque l’on vous dit qu’il faut diminuer le coût du travail, qu’il faut réformer la Sécurité Sociale, qu’il faut partir plus tard en retraite ou encore qu’il faut réformer le Code du Travail, tout cela ne répond qu’à deux objectifs : augmenter les profits des plus riches en diminuant notre pouvoir d’achat et assurer le pouvoir de cette oligarchie en nous rendant de plus en plus précaires et de plus en plus dépendants de leur bon vouloir.
Cette oligarchie qui nous gouverne, qui dirige en réalité notre pays, n’est pas élue par qui que ce soit. Mais c’est elle qui détient le pouvoir, et Macron n’est qu’un de leurs serviteurs, un pantin entre leurs mains. Ils décident et ils sont sans pitié, n’hésitant pas à jeter des millions de personnes dans la misère et la précarité, comme ils l’ont fait en Grèce par exemple, comme ils l’ont fait en Afrique, en Amérique du Sud, comme ils sont en train de le faire en France.
Ils décident, et nos politiciens s’exécutent. Macron, Le Pen, Hollande, Sarkozy, tous leur obéissent et appliquent la politique qui leur permettra d’accroître leurs profits.

C’est dans cet environnement politique et économique que notre syndicat doit évoluer. Pourtant, cet état de fait instauré par le capitalisme n’est pas inéluctable. N’oubliez jamais que l’économie, c’est une question de volonté politique, c’est-à dire de choix politique. Il n’y a pas de loi naturelle qui imposerait que les plus riches puisent leur argent au fond de nos poches et dans nos portefeuilles ! L’argent qu’ils nous prennent c’est le fruit de notre travail. Et quand Macron et ses complices déclarent qu’il faut en finir avec les fainéants qui ne travaillent pas et touchent de l’argent, alors qu’il s’en prenne aux actionnaires et aux financiers !
L’oligarchie internationale tient aujourd’hui dans une main de fer la plupart des gouvernements du monde entier. Alors, nous, travailleurs, que pouvons-nous faire ? Que pouvons-nous faire quand le but de leur politique est la destruction de notre système de protection sociale et notre appauvrissement constant ? La réponse est claire : nous mobiliser et couper leur source de profit, c’est-à-dire bloquer le pays par des grèves générales. Si nous ne travaillons plus ils ne font plus de bénéfices. C’est le seul moyen de les contraindre à nous rendre ce qu’ils nous ont pris. Cette année 2018 est le 50e anniversaire de mai 68, alors souvenons-nous en, souvenons-nous que tout ce que nous avons conquis l’a toujours été par la mobilisation massive des citoyens, jamais par le bon vouloir des patrons et des financiers.
Ceux-là, je l’ai dit, sont sans pitié avec nous. Alors soyons nous aussi sans pitié. Aujourd’hui, la situation que je vous ai décrite est telle qu’il n’y a aucune place pour les politiques de demi-mesures et les compromis. Ils le savent, et c’est bien pourquoi ils s’évertuent à nous désarmer en s’attaquant aux représentants syndicaux et en réduisant comme une peau de chagrin les droits des travailleurs. Ils savent que les luttes à venir seront très dures.

Nous le savons aussi, et c’est pourquoi nous continuerons à renforcer toujours plus notre syndicat, notre union et notre solidarité. Ce renforcement passera dans deux mois par les élections professionnelles. Ces élections sont importantes et vous toutes et tous qui êtes ici, partout dans vos services vous aurez à appeler vos collègues à soutenir par leurs votes la CGT Cochin.

Merci à toutes et à tous, vive la lutte des classes et vive la CGT Cochin !"


Des discussions se sont ensuite poursuivies entre les camarades présents, sur les modes d’action à mettre en place pour la défense efficace des travailleurs face au gouvernement du président des riches.


Puis Bernard Giusti a présenté le bilan comptable de la CGT Cochin, qui met en évidence la constante et impressionnante progression de la syndicalisation dans notre syndicat.


Le bilan comptable a été approuvé à l’unanimité par le Congrès.


Ensuite il a été procédé à l’élection des délégués de la CGT Cochin.


Se sont présentés et ont été élus délégués à l’unanimité du Congrès :

Allirol Dominique (Archives)
Bonnelier Yvonne (Réa Méd)
Clorisse William (Mutuelle 602)
Cosmon Marie-Claude (SAU nuit)
Czarna Nicolas (Anapath)
Damour Karine (Bionettoyage)
Dantin Marise (syndicat CGT Cochin)
Delonne Jean-Pascal (Sécurité incendie)
Devaux Edwige (Réa Méd)
Druter Pierre (Rhumato nuit)
Dutron Christine (Bloc thoracique)
Gauthier Marie (Crèche)
Genest Caroline (Centre de Tri)
Giusti Bernard (syndicat CGT Cochin)
Hermel Lila (Bactério)
Jocsan Jimmy (Bloc thoracique)
Jourdain-Darnet Anne-Frédérique (UCA)
Kanoute Dialifily (Ortho nuit)
Khellaf Karim (Archives)
Khodja Kahina (Centre d’Appels)
Le Goff Antoine (Brancardage)
Marie-Louise Christian (Ortho nuit)
Miennée Fabrice (Services Techniques)
Mira Franck (MDA)
Osmon Jean-Pierre (Réa Méd)
Pierre-Louis Cédric (Brancardage)
Rafai Dalila (Centre d’Appels)
Rembert Nicolas (MDA)
Rozo Jean-Jacques (Rééducation)
Scaviner Anne (Bloc Ophtalmo)
Senac François (Rhumato nuit)
Vega Aglawen (SAU)

Ces délégués constituent la nouvelle Commission Exécutive de la CGT Cochin.

Ont été réélus à l’unanimité du Congrès :

Secrétaire Générale : Marise Dantin

Secrétaire Général Adjoint : Bernard Giusti

A été réélu à l’unanimité du Congrès :

Trésorier : Bernard Giusti

Un repas copieux et confraternel préparé par notre camarade Antoine Le Goff a été partagé dans la bonne humeur par tous les congressistes.

L’après-midi les travaux se sont poursuivis, notamment avec un débat animé par François Sénac sur les inscriptions automatiques aux ordres professionnels.

Marise a clos le Congrès après que toutes et tous ait entonné en choeur l’Internationale.